mardi 1 janvier 2008

Suite de l'échantillon, 6 à 10

6/9



Vision d'un matin d'hiver


Immobile sous la pluie,
Tu souris,
La neige ton amie,
Cette nuit a fondu.
Dans ta redingote et ton pantalon blanc,
Tu regarde défiler les passants
Qui se hâtent vers leurs occupations.
Tu es là pour amuser les enfants.
Solitaire et souriant,
Tu es bien pâle,
Tu as perdu ton chapeau,
A tes pieds, il y a une flaque d'eau.
Cet après-midi,
Dans la rue,
Tu ne seras plus,
Qu'un tout petit tas
Car, bonhomme tout blanc,
Tu auras fondu.
Dis-moi, bonhomme, avant de t'en aller,
En sera-t-il comme toi, de mes amours ?
Si belles un soir,
Fondues le lendemain,
Sauf un peu de neige
De souvenirs anciens ?


11 janvier 1982



7/11


Le jardin endormi sous la neige


Le jardin des rosiers d'argent
Dort sous la neige du printemps.
Les roses non écloses
Reposent dans leur écrin blanc.
Un sourire viendra les réveiller,
Alors, la neige s'envolera,
Les roses s'ouvriront.
Et parmi les fleurs éclatantes de l'été,
J'irai me promener d'un pas léger,
Ta main doucement serrée dans la mienne.
Devant la plus belle des roses,
Je m'arrêterai,
Et dans tes bras,
Je contemplerai le bonheur d'être aimé.


17 janvier 1982



8/18



La pelouse de Verlaine


Allongés à demi, au pied d'un arbre,
Sur le tapis d'herbe verte,
Leur amour fraichement éclos avec le printemps,
Deux amoureux, tout timides et étonnés de s'aimer,
Regardent la pelouse et ne disent rien.
Puis, pour cacher leur désœuvrement et occuper leurs mains,
Ils allument chacun une cigarette.
Moi,
Qui passait par là,
J'aurais voulu les interpeler :
Cessez de fumer !
Enlacez-vous, nom d'un chien !
Après les avoir un peu regardé,
De pas trop près, pour ne pas les déranger,
J'ai marché jusqu'à ce que je ne les vois plus.
Je me suis arrêté et me suis assis.
Puis, j'ai été pris d'un doute :
Avais-je bien vu,
Etaient-ils vraiment timides et amoureux ?
J'ai voulu savoir la suite de leur histoire.
Je suis revenu sur mes pas.
C'était toujours la même pelouse,
Avec le même buste de Verlaine.
Mais, au pied de l'arbre,
Ils n'étaient plus là.
L'herbe rase était calme et déserte.
Que sont-ils devenus ?
De leur passage seule reste une vague empreinte
A peine perceptible aux yeux des humains.
Une empreinte
Que le temps va bientôt effacer,
Avec un peu de vent,
Une pluie de printemps,
Et peut-être,
Oh bonheur !
Des amoureux
Qui s'enlaceront tendrement au pied de l'arbre
Dans la pelouse silencieuse
Où s'élève le buste de Verlaine.


16 mars 1982


9/24



Jour de printemps


Douce sérénité,
Légère allégresse,
C'est le même sentiment qu'on ressent
Quand on caresse les cheveux d'une femme aimée
Qui nous témoigne de la tendresse.
Douce sérénité
Légère allégresse,
Que rien ne vienne troubler
La quiètude de ces jours printaniers,
Si ce n'est une femme aimée
Qui me témoignera de la tendresse.
D'arbres couverts de fleurs,
S'egrène lentement au vent la neige des pétales,
Autour de la pelouse que chauffe le soleil,
Sur des chaises de jardin,
Des amoureux sont assis,
Des touristes se reposent,
Des retraités lisent leur journal,
Et moi,
Tout près,
A l'ombre de grands arbres,
Assis sur un banc,
J'écris ces mots
En souhaitant que le soleil,
Par ces beaux jours qui annoncent l'été,
Ne sera pas seul
A venir rechauffer
Mon cœur esseulé.


Jardin du Luxembourg
Paris, le 23 avril 1982


10/25


La poésie


La poésie
Est un art,
Une science.
Art
D'exprimer
Les sentiments,
Science,
D'apaiser
Les peines
Du cœur.


1er mai 1982

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil