lundi 7 janvier 2008

Suite de l'échantillon, 31 à 35

31/280


Bonheur irrévocable


Tout peut arriver dans l'Univers,
Que les galaxies s'éteignent
Ou se mettent à clignoter,
Que le Soleil se mette
A lancer des nuées d'étincelles
Que les comètes explosent
Dans un immense feu d'artifices
De millions de couleurs mordorées
Sillonné par des milliers d'escadrilles
D'éléphants roses
Pilotant des hydravions dorés
Mais rien,
Rien ne pourra effacer
Le fait extraordinaire
Que nous nous sommes rencontrés.


9 & 10 août 2004


32/282


Les manèges inaccessibles


Souriante et fière, en robe rose et légère,
Une petite fille assise sur le dos d'une girafe
Tourne dans le manège.
Passant près d'elle, je la regarde et me souviens :
Toute mon enfance,
Les chevaux de bois m'ont fait rêver
Mais ils étaient trop chers.
Une seule fois on m'offrit,
Oh joie, de tourner manège,
Mais ce ne fut pas sur un de ces fiers coursiers
Brillants, colorés et dorés,
Qui me faisaient rêver,
Mais oh désespoir,
Au fond d'une sorte d'hideuse baignoire
Où on me précipita d'office.
Les décennies passèrent
Et un jour, je me retrouvais face
A un grand manège de chevaux de bois
Alors avec mon argent
Je vengeais mon enfance bafouée
Et tournais, tournais et retournais.
Depuis, je suis remonté
Quelquefois sur des manèges
De chevaux de bois à Noël.
Et quand je repense
A comment je regardais enfant
Les manèges de chevaux de bois
Me monte aux yeux des larmes anciennes
Que ma fierté d'enfant pauvre
Avait retenu depuis bien longtemps.


9 août 2004


33/294


Un chien sur ordonnance


Il était faible,
Cédait tout aux femmes
Qui ne lui donnaient rien.
Se faisant exploiter
Il en souffrait.
Un jour,
Le docteur lui dit :
"Si vous avez
Tant besoin d'amour,
Prenez donc
Un chien.
Croyez-moi,
C'est plus affectueux
Et fidèle qu'un humain".


Bugeat (Corrèze), le 2 septembre 2004


34/305


La rue, 6 heures 54 du matin


Un jeune homme s'est levé de bon matin,
Après s'être lavé et rasé de près,
Il a mis des vêtements propres
Et marche d'un pas décidé pour aller travailler.
Une immense et magnifique jeune femme blonde,
Toute ensommeillée, sur un immense vélo noir,
Pédale avec peine, mais d'un mouvement régulier.
Un éboueur africain marche d'un pas nonchalant.
Lui, ça fait deux heures qu'il est levé,
Il est bien réveillé.
Une très belle femme blonde, à moitié réveillée,
Rentre chez elle.
Ouvrant sa porte cochère,
Laisse tomber deux fois ses clés
Et maugrée.
A-t-elle passée la nuit chez son amant ?
Travaille-t-elle la nuit dans un restaurant ?
Ou est-elle prostituée dans un hôtel de passe
A Montparnasse ?
Le boulanger, tout guilleret,
Garni ses étagères de pain frais
Lui, il est debout
Depuis deux heures et demi du matin
Et fini sa nuit de travail.
Il dormira cette après-midi.
Une femme jeune et disgracieuse,
Plongée dans ses pensées,
Avance à pas cadencé.
Et moi, je ramène, pour mon petit-déjeuner,
Ma baguette de pain, un gâteau et un poème


16 septembre 2004


35/309


Brève rencontre


Arrêtés au bord du trottoir,
Nous attendions le feu rouge.
Je l'ai regardé,
Elle m'a sourit.
Je l'ai regardé à nouveau,
Elle m'a sourit à nouveau.
Je l'ai regardée une troisième fois,
Elle m'a sourit une troisième fois.
Le feu rouge est arrivé.
En s'éloignant,
Elle s'est retournée
Pour voir si je la suivais.
Je ne l'ai pas suivi.
Ai-je eu tort ?
Ai-je eu raison ?
En y repensant juste après,
J'ai douté de moi.
J'ai repensé à son sourire si doux,
Ses yeux angéliques,
Elle était divine,
Gracieuse,
Envoûtante comme un poème.


23 septembre 2004

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