vendredi 18 janvier 2008

Suite du recueil, 111 à 115

111


Irrespect


La Morale,
La Philosophie,
La Religion…


La Médecine,
La Psychanalyse,
La Science…


La Tradition,
L'Autorité,
Le Gros Bon Sens Commun…


Vous invitent…


A vous essuyer les pieds,
Avant d'entrer.


2 mars 1992




112


Le chemin de la vie


D'incendie en tremblement de terre,
De raz de marée en ouragan,
J'avance dans la vie,
Cherchant à l'horizon de la houle grise,
Sous un ciel de plomb,
La faible lueur
D'un cœur lointain.
Monte et descend mon frêle esquif
Au mât brisé, à la voile déchirée
Et aux rames perdues…
Ma boussole me trompait,
Il y a longtemps que je l'ai jeté,
Mon gouvernail qui s'affole
Me faisait tourner en rond,
Je l'ai bloqué
Et ne sais où je vais,
Si je vais quelque part.
Sur mon embarcation secouée,
La peau brûlée par le soleil
Et mangée par le sel,
Les doigts tachés
Par l'ombre des poèmes
Que j'écrivis jadis
A celles que j'ai cru miennes,
Mais peut-être un jour,
Sait-on jamais,
J'atterrirais sur quelque atoll perdu,
Où je te rencontrerais
Belle sirène adorée
De mes nuits sans sommeil.


20 septembre 1992 & 14 août 2004




113


Quand je reviens


Quand l'orage s'est apaisé,
Quand la pluie a cessé
Et que le jour gris
A regardé la terre mouillée
Par les feuilles,
Dont tombe
Goutte à goutte
L'eau accumulée
Depuis tant d'années,
J'ai retrouvé
Loin, très loin,
Quelque chose…
Etait-ce bleu ?
Etait-ce quelqu'un ?
Le souvenir lointain d'un jour
Où le soleil brillait ?
Et d'un ciel bleu
Auquel j'ai jadis rêvé,
J'ai retrouvé
Le goût des fruits,
L'odeur des fleurs,
Et le courage,
Et les couleurs ?


21 & 22 septembre 1992




114


Un papier


J'ai chez moi,
La copie d'un papier
Qui prétend
Que je suis né
Un trois avril,
Il y a
Quarante et une années.
En fait, ce n'est pas vrai.
Je naîtrai,
Le jour
Où je rencontrerai
Une femme que j'aimerai
Et qui m'aimera.
Et si je ne la rencontre jamais,
Eh bien, chose étrange
Un jour
Je mourrai
Sans jamais être né.


22 septembre 1992




115


Je veux une femme


Je veux une femme
Dont par la voix seule
Je sois déjà charmé.
Je veux une femme
Et qu'à penser à son nom et prénom
Je m'émerveille.
Je veux que parmi les femmes
Pour moi elle soit le soleil
Et les autres soient les étoiles.
O vous qui prétendez
Qu'en rabattant ses prétentions,
En diminuant ses ambitions,
On peut trouver l'être cher.
Vous raisonnez,
Vous calculez,
Vous trouvez ainsi,
Vous trouvez-vous bien ?
Fort bien !
Mon cœur à moi lui ne raisonne pas,
Ignore la comptabilité
Et les nuances,
Ne connaît que les couleurs franches,
Les goûts affirmés, les certitudes,
Pas les peut-être,
Ou les à-peu-près.
Il est bête ?
Sans doute…
Mais que voulez-vous,
C'est mon cœur
Et je ne saurai le changer !


22 septembre 1992



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