mardi 29 janvier 2008

Table des matières et remerciements.

Dédicace

La petite histoire du poète
ou l'art de cristalliser l'instant poétique

1 Je t'attendrai
2 Je ne sais pas où tu es
3 Joie d'un jour de pluie
4 En caressant avec les yeux de belles inconnues
5 Rêverie
6 Dans le brouillard d'un futur incertain
7 Le jardin de poésie
8 Le jardin de poésie
9 Vision d'un matin d'hiver
10 Je suis parti
11 Le jardin endormi sous la neige
12 Je te dirai
13 Rêve d'un soir
14 Un sourire avec un balai
15 Que faire ?
16 Caisse - Des chiffres plein la tête
17 Les serrures à secrets
18 La pelouse de Verlaine
19 Le sourire aux yeux verts
20 Le retour de la Grande Tendresse
21 La vie ensourillée
22 Rêve
23 La brèche
24 Jour de printemps
25 La poésie
26 Diamants et drap bleu
27 J'aime une fille
28 Au jardin du Luxembourg
29 Quinze mai
30 La campagne enlaidie par la ville
31 Le monument manquant
32 Architectures
33 Dans le silence de la forêt
34 Les principales maladies
35 La présence
36 Lendemains de Noël
37 Honneur aux balayeurs !
38 Je cherche un arbre
39 La Révolution
40 Rencontre
41 Le Bon Dieu sur mesures
42 Liberté du Travail !
43 Héros de son temps
44 La Science "bornée" ou le strapontin du Bon Dieu
45 Le vieux banc (du souvenir)
46 Mourir
47 Un peu d'éternité
48 Souvenir de Saint-Christophe-en-Oisans
49 Pics acérés
50 La vie douce
51 Réceptionniste pressé l'après-midi
52 Regard serein
53 L'éveil de la terre
54 Soleil voyageur
55 Splendeur d'automne
56 Trois boutons d'or
57 La "vie active"
58 Aux illustres inconnus
59 Hyppolite Maindron
60 Les jolis noms
61 A la manière de...
62 Soyez fidèles !
63 Les deux jardiniers
64 La magicienne du piano
65 Déchets
66 Santé sobriété
67 Non
68 La clef merveilleuse
69 La liberté sur les boulevards
70 Les amours de vacances
71 Inadaptation
72 L'incendie de la vieille demeure
73 Indécence
74 Passant près d'un rêve
75 Questions
76 Retraite
77 Si, un jour
78 Sur ton chemin
79 Le soleil de la vie
80 La montagne merveilleuse
81 Ceux qui ont cru
82 Les couleurs
83 Toutes les fleurs de l'été
84 Ma situation
85 Le sang des arbres
86 Désir
87 Adieu les kébours ! Bonjour les goldoraks !
88 Où êtes-vous ?
89 La nef des fous
90 Racontards
91 Le Salon International de la Rose, à Paris, en
juin 1984, au Parc Floral de Vincennes
92 Cela peut vous énerver
93 Ce serait merveilleux
94 Rêve d'amour
95 Le sacrifice
96 Sans toi
97 Pourrais-je vous dire ? (chanson)
98 Le soleil brille (chanson)
99 Accouplement
100 Quand j'étais dans la peine
101 J'ai traversé
102 Je m'en irai voir
103 Je veux
104 Je me suis rendu
105 La femme-diamant
106 Poème
107 La seule chose impossible
108 Je me croyais libre
109 Elle
110 Le cul
111 Irrespect
112 Le chemin de la vie
113 Quand je reviens
114 Un papier
115 Je veux une femme
116 Quand tu es venue
117 La Guerre de Grande Poésie
118 Pour toi seule
119 Le concassé
120 Printemps
121 Je voudrais
122 Complainte du 1er avril
123 C'est pour elle
124 L'étoile
125 Sarah
126 La recette de la semaine : l'amour absolu
127 Les crabes de la côte
128 Le Commissaire
129 Eternité
130 Vive les homosexuels et les violeurs !
131 Attente illimitée
132 Printemps
133 La roseraie endormie
134 Les deux roses
135 Isabelle
136 J'existe !
137 Rêve
138 Dragueurs et Frégates
139 L'origine du monde
140 Les deux soldats
141 La seule chose qui importe
142 Poème algébrique
143 Cela
144 Question de grammaire
145 Le sang de Mahtoub Lounès
146 L'enfer de la rue Visconti
147 D'or, de miel et de feu, rouges étaient tes baisers
148 Soleil du soir
149 Les fruits
150 Le feu
151 Cendres et poussières
152 A celle qui posera nue pour moi
153 Mes amis, vivons cent ans !
154 Réponses dérangeantes ou les faiblesses de la langue
155 Le soleil de l'art au vingtième siècle
156 Adieu
157 Vision du soir rue des Thermopyles
158 Alerte soupe
159 Basile et la très belle potière
160 Moralité
161 Souhait
162 A une dure mère
163 L'autre
164 Je suis un oiseau
165 Les Roumains sont des voleurs
166 Poème d'avenir
167 A une jolie Suédoise qui vend des fromages
168 Katia du Portugal
169 O Paris
170 Mariage
171 Micro-poème sacrilège
172 Qu'est-ce que l'amour ?
173 Femmes et fleurs
174 Je suis
175 Mens-moi
176 On dit et réalité
177 A ma soeur qui fait le trottoir
178 Tes yeux
179 G.day ! Mandy !
180 La femme émancipée
181 Voyage immobile
182 Le cimetière des amours
183 Atocha
184 Auschwede et Dreschwitz
185 Mon frère
186 Les Anges
187 Les murs pleurent encore
188 Timidité
189 La cité des violettes
190 Dieu et les hommes
191 Fumer sa santé
192 Evidences
193 Les coqs et les poules
194 Liberté
195 Matins homos
196 Les fraises et les framboises
197 Malentendu
198 Beaux principes
199 Morale
200 Fiers donneurs de leçons
201 C'est moche, l'Europe
202 Merde à l'euro !
203 Tout casser est mon programme
204 Ma "fiancée" africaine
205 Piccola canzonetta franco-italiana,
petite chanson franco-italienne, dedicato al sorriso di Ileana
206 Pourquoi pas ?
207 Faire durer l'instant poétique
208 Plaisirs d'Italie
209 Où est le problème ?
210 Eternité
211 La beauté de Turin
212 Vol à l'étiquettage (et adieu bons produits frais)
213 Paradiso-latte
214 Piège
215 Libre !
216 Appel aux femmes d'aujourd'hui
217 Vérité blessante
218 J'ai cinquante-trois ans
219 Les plus dangereuses ne sont pas celles que l'on croit
220 Vérité
221 Serial killer
222 Après-midi d'été en Toscane
223 Le chat de la gare
224 Ne vous en déplaise, je vous aime
225 Neringa
226 Rentabilité
227 Espoir
228 Le plus beau des trésors
229 La France
230 Les vrais élus de Dieu
231 Pire
232 Question de style
233 100 000 milliards de Parisiens
234 Tata-plage
235 La ballade de Sarkozy
236 Tranquillité
237 La semaine des trente-cinq bananes
238 La vraie force
239 Trop cher
240 Roméo et Juliette
241 Polygamie
242 Le Directeur
243 La déléguée
244 Le chasseur
245 Les voleurs
246 Les feignants
247 Une fille à vélo
248 La récompense des survivants
249 Interrogation
250 Les mystères de la vie
251 Le bouton
252 Beautés imprévoyantes
253 Les épanchements excessifs du monstre
254 Le désert des poètes
255 Remembrement
256 La preuve
257 Débrouillardise
258 L'amour et le communisme
259 Kestion
260 Pressé(e)-rvatif
261 Question à ceux qui sortent non couverts
262 Amant moderne et prévoyant
263 La dix-septième
264 Décalage horaire
265 Tentation
266 La cueilleuse de pommes
267 Critiques
268 Mon amie
269 Bruno,Guillaume
270 Trop
271 Ton chien, le soleil et l'univers
272 Ce qui est important
273 Je sais où tu es
274 Fidélité
275 Calculs
276 La canicule de l'an dernier
277 La fin et le début
278 Regarder et dessiner
279 Le Tao
280 Bonheur irrévocable
281 Bleue, noir et rouge
282 Les manèges inaccessibles
283 Jolis fruits
284 Le bonheur des Parisiens
285 Une soirée
286 Les six sens
287 Faire l'amour
288 Jeu à trois
289 Dragueur
290 Rêves décalés
291 Qualités masculines et canines
292 Civilisation
293 Le camion
294 Un chien sur ordonnance
295 Promesses d'amour
296 Vanités
297 Hommage
298 Les collines du Paradis
299 Merveilleuses petites pointes
300 Fantasme
301 Mauvaise idée
302 Les femmes sont chères
303 Etre avec toi
304 A une inconnue
305 La rue, 6 heures 54 du matin
306 Regrets
307 Les grandes filles
308 Chose vue
309 Brève rencontre
310 Inventions
311 Très douce soirée
312 Le théâtre assassiné
313 Une reine et une étoile
314 Tendre moment
315 Curieuse logique
316 Absence délicieuse
317 Plan d'une soirée de bonheur partagé
318 Que faire pour réussir en amour ?
319 Initiations
320 Le Général Belgrano
321 Richesses
322 Peut-être
323 Expérience
324 Information
325 Elle
326 Rencontre
327 Nostalgie
328 Porte de Vincennes, vers minuit
329 Un slow
330 Une ensorceleuse
331 Alain Riou ne rentrera pas chez lui ce soir
332 A une jolie maman
333 Malentendu théâtral
334 Les deux coupoles de la Cathédrale de Naples
335 Con
336 De l'ombre vers la lumière
337 Sauvetage perilleux
338 Les griffes de la colombe
339 Je sais
340 Laissez-moi rêver
341 Je ne sais pas
342 7 heures 37 à Paris
343 Courbes
344 A Montparnasse
345 2 avril
346 Les fruits de Paris
347 Les jolis fruits du printemps
348 Poussette
349 L'anneau
350 Les monts magiques
351 Les 3 veilleuses
352 Tentation cruelle
353 Paradis lait
354 Clin d'oeil

Table des matières

Remerciements

......


Remerciements

L'auteur, né à l'époque des encriers, buvards et porte-plume avec plumes sergent-major, des anciens francs, qui précédèrent les nouveaux, avant l'euro, des autobus à plateforme et des rames de métro Sprague-Thomson, tient à remercier chaleureusement celle qui l'a généreusement et avec compétence aidée à mettre en forme son manuscrit sur ordinateur.
Elle-même poétesse - que j'aimerai bien voir écrire bientôt un recueil de sa plume, - m'a également amicalement donné des conseils que j'ai suivi, notamment pour le choix du titre de cet ouvrage.
Mercis, Agnès !!!!

Basile
Paris 2004/2005


Tous droits réservés pour tous pays


Suite et fin du recueil, 351 à 354

351


Les 3 veilleuses


Dans la vitrine du magasin
J'ai vu 3 veilleuses,
3 animaux de papier,
Et j'ai rêvé
Qu'à la lueur d'une d'elle
Doucement
Tu t'endormais.


6 avril 2005




352


Tentation cruelle


C'est une femme moche,
A la peau très douce,
Qui rêve
De tromper son mari.
Elle me regarde
De ses beaux yeux noirs.
Ce dont elle rêve
Et que je crains,
Jamais ne nous arrivera.


7 avril 2005




353


Paradis lait


Pour trouver
Mon lait,
Pour jouir
Des plaisirs de l'amour,
Les seins des femmes
Sont
Sans équivalents.


Pour trouver
Protection,
Je me réfugie
Entre les seins des femmes,
Parce que les seins des femmes
Sont les toits
De l'humanité.


5 mai 2005



354


Clin d'oeil


Quand je partirai pour le voyage
Sans bagages
Et qu'on mettra mon manteau de chair
Dans sa petite maisonnette en bois,
Je me dirai,
Que d'efforts pour en arriver là !
De là-haut, je contemplerai
Les humains bataillant
Pour payer leurs impôts,
Faire l'amour,
La guerre,
Et du café le matin.
Je lirai ma notice nécrologique dans Le Monde,
Mon éloge dithyrambique dans Le Figaro,
Et même dans Minute
On écrira, que bien que n'ayant pas fait partie
De la Droite nationale,
J'ai bien honoré les Lettres Françaises.
Mon anthologie paraîtra chez Gallimard
Et la rétrospective de mes peintures
S'ouvrira au Grand Palais,
Quelle joie !
Quel bonheur !
Et entre deux larmes,
Mes héritiers recompteront
Les droits d'auteur.


30 mai 2005



Suite du recueil, 345 à 350

345


2 avril


Le pape
Et le prince Rainier de Monaco
Se meurent.
Et moi,
Je me promène
Insouciant.


Ainsi va la vie,
Les uns se promènent,
Les autres meurent.


Les uns vivent,
Les autres meurent.


2 avril 2005




346


Les fruits de Paris


Au printemps,
A Paris,
Quand les arbres
Revêtent leur manteau de verdure,
Les jeunes filles,
Telles de beaux fruits mûrs
Eclos dans la cité,
Dénudent leurs trésors secrets,
Que les manteaux de l'hiver
Tenaient jusqu'à présent cachés.


5 avril 2005




347


Les jolis fruits du printemps


Croisant une inconnue
En traversant le passage du Chantier,
Je me suis retrouvé
Sans l'avoir cherché,
Le nez plongé dans un décolleté
Gonflé par deux fruits parfaits,
A la peau douce et satinée.
Je venais d'admirer
Une belle commode en merisier,
Et me suis dis :
Combien plus beaux
Que tous les mobiliers
Sont ces merveilles
Que la Nature nous a données !


5 avril 2005




348


Poussette


Dans la vitrine du magasin,
J'ai vu un beau carosse
Qu'on pousse à deux mains.
Tout y est prêt
Pour que tu y dormes
D'un sommeil serein.
Il ne manque que toi
Qui dort après la têtée,
Et ta maman
Marchant fièrement,
Elle derrière
Et toi devant.


6 avril 2005




349


L'anneau


Beaucoup d'hommes et de femmes
Parlent aujourd'hui de "liberté".
Eh bien moi,
J'aimerais porter à mon annulaire
L'anneau d'une chaîne
Au bonheur attaché.


6 avril 2005




350


Les monts magiques


Bien sûr
J'aimerais caresser tes seins
Mon amour,
Mais combien plus heureux serai-je
Quand je te verrais
Mon enfant allaiter.
Mon enfant
Qui sera tien,
Qui sera mien,
Et qui sucera goulûment
Tes seins.


6 avril 2005



Suite du recueil, 339 à 344

339


Je sais


Je sais,
J'ai 54 ans
Elle en a beaucoup moins,
Mais voulez-vous
Que je me mette en ménage
Avec une "mamie" de 54 ans
Pour avoir des enfants ?


1er mars 2005




340


Laissez-moi rêver


Laissez-moi rêver
Par pitié !
Qu'elle pense à moi,
Qu'elle rêve à moi,
Qu'on se reverra.
Laissez-moi rêver
Par pitié !
Ma vie est si grise,
Si triste, si froide sans rêver.
Je sais,
Ce ne sont que des rêves,
Mais ma vie est si triste sans elle,
Pour voler dans le ciel.
Laissez-moi rêver
Par pitié !
Qu'un jour je serrerais dans mes bras
Un enfant,
Qui sera d'elle,
Qui sera de moi.
Laissez-moi rêver
Par pitié !
Rêver à mon bonheur,
Moi qui de la vie
N'ai surtout connu,
Que les regrets
Et les pleurs.


1er mars 2005




341


Je ne sais pas


Je ne sais pas si je vous aime,
Je ne sais pas si vous m'aimez,
Tout ce que je sais,
C'est que je suis à deux genous devant vous,
Vous tenant par la main
Et pleurant de bonheur
En vous regardant.


12 mars 2005




342


7 heures 37 à Paris


Quand je me lève,
Toi, à 6 000 km de là,
Tu t'endors.
Quand c'est le matin pour moi,
Tu dors.
Quand le soleil brille pour moi,
La lune et les étoiles
Veillent sur ton sommeil.
Et quand tu rêves
Je pense à toi,
Et t'écris ce poème
Que tu liras
Quand tu te réveilleras.


13 mars 2005




343


Courbes


La courbe de la montagne,
Prise dans les brumes à l'aurore.
La courbe parfaite
D'une pomme mûre
Fraîchement cueillie.
La courbe taquine
D'une anglaise
Tombant derrière l'oreille.
Il n'y a rien de plus beau
Que la courbe divine
D'un corps féminin.


31 mars 2005




344


A Montparnasse


Une jeune fille,
Petite,
Plaquée contre un grand jeune homme,
La tête renversée en arrière,
La bouche tendue,
Le jeune homme
Couvre sa bouche
De baisers.


Que c'est bon !


C'est le printemps,
Jeunes gens,
Cueillez, cueillez !
Vos endorphines.


2 avril 2005



Suite du recueil, 333 à 338

333


Malentendu théâtral


Elle était belle
Elle avait un beau sourire
Et de jolis yeux.
Je lui ai souri.
Elle m'a invité
A toutes les pièces de théâtre
Du festival qu'elle organisait.
Je ne suis venu
A aucune de ces pièces
Où elle m'invitait.
Ce n'était pas son festival
Qui m'intéressait,
Mais elle,
Son beau sourire,
Et ses jolis yeux.


16 juillet 2004 et 16 et 26 janvier 2005




334


Les deux coupoles de la Cathédrale de Naples


Michèle,
Tu as des seins
A damner un monastère
De moines cisterciens.
Tes deux petites bombes anatomiques
Ont pénétré
Profondèment dans mon cœur
Et explosé.
Mais heureusement, je sais
Que des femmes flammes
Qui me font rêver,
Il faut m'en garder
Et ne pas trop m'approcher.
Ah, Michèle !
Tes seins sont trop bien,
Il a bien de la chance
Ton copain !


3 février 2005



335


Con


Être amoureux,
C'est être con.
Mais c'est tellement bon
D'être con.
C'est sûr,
Parfois les réveils
Sont difficiles.
Mais si difficile
Puissent être les réveils,
Est-ce une raison
Pour renoncer
A ce merveilleux sommeil
De la raison ?
Oui, je veux rêver
A toi, mon amour
Et au bonheur
Avec toi, mon amour
Même si mon cœur divague,
Je veux penser à toi
Mon amour.
Ha c'est si bon
D'être con !


27 février 2005




336


De l'ombre vers la lumière


Toute ma vie
J'ai marché dans la nuit,
Sur le versant Nord
Sombre et froid
De la vie.
Et voilà que soudain
Je me retrouve
Sur le versant Sud,
En plein soleil,
Sous un ciel bleu et sans nuages.
De mes yeux brûlants
Coulent d'abondantes larmes
Tant est intense la lumière
De tes yeux qui m'éclairent.


27 février 2005




337


Sauvetage périlleux


Une jolie fille de la Baltique se noyait,
Je lui ai tendu la main
Et je l'ai fais monter sur mon bateau.
Elle m'a regardé,
M'a sourit,
Et m'a planté
Un harpon dans le cœur.


27 février 2005




338


Les griffes de la colombe


Aujourd'hui
Dans un ciel bleu
Semé de quelques nuages,
Le soleil brille.
Sur un toit à l'ombre,
Un peu de neige
Persiste à ne pas fondre.
Il fait froid dehors,
Mais il fait chaud
Dans ma petite chambre
Et dans mon cœur,
Car l'amour, ce voleur,
M'a saisi dans ses griffes de velours
Et sans aucune pitié
M'a condamné
Au bonheur à perpetuité.


28 février 2005


Suite du recueil, 327 à 332

327


Nostalgie


Amis,
Le bastion des fleurs est tombé hier
Et les papillons pleurent.
C'est la faute de la souris
Qui croyait jouer avec le chat.
Aussitôt après qu'elle eut perdu,
Du ciel bleu devenu livide,
Une pluie extrêmement fine
De gouttelettes de sang s'est mise à tomber.
Dans les étangs, les grenouilles ont cessé de chanter.
Et loin là-bas, je rêve à ma princesse foudroyée.
En pensée, je te revois,
Petite souris malicieuse
Qui danse et se grise,
Croit qu'elle nargue le chat
Et tombe sous son emprise.
Tu as vendu ta douceur,
Bradé tes baisers,
Ton sourire s'est effacé,
Ton regard a changé,
Tu trembles et tu as peur.
Pour nous deux
Le ciel est devenu gris,
Revient la nuit,
Et sous l'assemblée des étoiles
Notre amour s'est endormi.
Comme est obscur l'horizon
D'où viendra le jour
Où nos cœurs refleuriront.


Bugeat-Limoges-Paris, 5/10 novembre 2004




328


Porte de Vincennes, vers minuit


C'était tard le soir,
Il faisait frais,
Je me hâtais
Sur le boulevard mouillé et désert
Sous la lumière des réverbères,
Quand je t'ai aperçu, au bord du trottoir,
Ta chevelure abondante,
Blond de lin,
Tombant en cascade,
Ton collant noir,
Ta bouche très rouge.
Tu avais un beau visage
Jeune et triste,
Tu étais grande,
Tu te tenais presque droite,
Tu ne souriais pas.
Tu attendais.


Comment sourire
A vingt ans
En attendant le client ?


16/21 novembre 2004




329


Un slow


Resplendissante de jeunesse et de beauté,
Nue sous ta robe d'été,
Tu as précipité
Tes formes fermes et généreuses
A l'assaut des miennes.
Lançant ta cuisse
Entre mes jambes,
Tu as frotté ton sexe
Contre moi,
Tes seins
Et tout le reste.
Tu en as bien profité,
J'ai beaucoup aimé,
Tu t'es serrée dans mes bras,
Après quoi
Tu m'as quitté,
Fort civilement
Revenant vers ton fiancé.


Huit années ont passé,
Je n'ai pas oublié,
Tu m'avais offert
Le plus beau slow de l'été.


16 novembre 2004




330


Une ensorceleuse


Le contact de tes lèvres
Embrassant les miennes
A fait pénétrer en moi
Le doux venin de ta féminité.
Mais vingt minutes après
La vertu de mes anticorps
L'avait éliminé.
Rêverais-je encore
A ton corps ?
Irais-je danser
Au grand bal des cannibales ?
Hommes sans tête
Dévorant des femmes
Ou dévorés par elles,
Femmes sans tête
Dévorant des hommes
Ou dévorées par eux ?
Je l'ignore,
Mais j'aimerais
Longtemps encore
Eviter de goûter
Tes confitures amères
Et ton septième ciel
A l'arrière-goût de fiel.


4 décembre 2004




331


Alain Riou ne rentrera pas chez lui ce soir


Alain Riou ne rentrera pas chez lui ce soir,
Pourtant il aime tant retrouver sa femme,
Dans son appartement paisible,
Entouré de ses chats.


Alain Riou ne rentrera pas chez lui ce soir,
Pourtant il aime tant s'asseoir chez lui,
Tranquillement, et lire son journal.


Dans deux mois, c'est le Carnaval de Paris,
Dit de Saint Fargeau,
Autour de la Promenade du Bœuf Gras,
Et Alain Riou n'ira pas.
Pourtant, il aime tant le Carnaval.


Alain Riou est décédé
Ce lundi six décembre
A l'hôpital.
Et pour la première fois,
Je pleure
Quand je pense à Alain
Et au Carnaval.


7/22 décembre 2004




332


A une jolie maman


Avez-vous vu la serveuse ?
Son beau visage,
Ses beaux cheveux ?
Comme elle est belle !!
Sa taille est fine,
Sa silhouette est élancée,
De dos ou de face,
Tout est parfait.
Elle porte sur la peau fine de son épaule,
Un semis de fleurs tatoué.
Son regard me trouble
Et son sourire éclatant également.
Un régiment de hussards
Succomberait sous son charme.
Belle inconnue,
Tu es pour moi
Comme une lampe à la lumière blanche
Dans la nuit noire de ma solitude.
Le papillon qui tourne en rond
T'a écrit ce poème
En espérant que tu le recevras
Comme une douce caresse.


29 décembre 2004



lundi 28 janvier 2008

Suite du recueil, 321 à 326

321


Richesses


Être précieux dans la vie de plusieurs femmes,
C'est comme parler plusieurs langues,
Connaître plusieurs pays et plusieurs villes.
Beaucoup de gens ne connaissent qu'une langue,
Un pays et une ville,
Et de leur pauvreté
Se font une fierté,
En la baptisant "fidélité".


25 octobre 2004




322


Peut-être


Peut-être demain,
Peut-être après-demain,
Peut-être dans plus longtemps
Comme hier,
Comme avant-hier,
Comme il y a bien longtemps,
Tes pas
Croiseront à nouveau les miens.
Nous nous reconnaîtrons,
Je te prendrai dans mes bras,
Tu te serreras contre moi,
Je sentirai ton dos
Sous mes mains,
Ton ventre
Contre mon ventre,
Tes seins
Contre les miens.
Je chercherai des yeux
Ton regard malicieux.
Avec un sourire léger
Tu me diras : viens !
Nous nous déshabillerons,
Et nus tous les deux
Nous parlerons
Des jours anciens.


Bugeat (Corrèze), les 1er et 2 novembre 2004




323


Expérience


As-tu essayé la sodomie ?
Demandais-je à une amie.
Oui, j'ai essayé
Me repondit-elle,
Un ami me l'avait demandé.
Je lui ai dit
Que j'avais l'impression
D'avoir une grosse crotte
Qui monte et qui descend
Et n'arrive pas à sortir.
Vexé
Il a aussitôt arrêté.


Bugeat (Corrèze), le 1er novembre 2004




324


Information


Pourquoi voulez-vous
Que les femmes me cachent quelque chose ?
Elles savent bien
Qu'avec ce qu'elles m'apprennent
Je ne vais pas essayer
A leur faire mâle.


Bugeat (Corrèze), le 1er novembre 2004




325


Elle


Loin là-bas
Dans mes souvenirs,
Je revois ta figure,
Ton beau sourire
Et j'entends ton rire.
Toi qui mieux qu'une amante
Rien qu'avec les yeux
Me disait :
"Je te comprends".
Toi dont la parole et la pensée
Redressèrent
De vieux monuments écroulés,
Remettant à jamais
L'harmonie
Dans mon âme et mon cœur,
Et chassant la peur,
Me permirent de trouver,
Bien cachée en moi,
La très petite porte
Qui conduisait au bonheur.


Bugeat (Corrèze), le 2 novembre 2004




326


Rencontre


J'ai rencontré une femme
Déguisée en fleur
Dont le parfum m'enivra tant
Qu'il me réveilla
Et me sortit
Du très long sommeil
Où j'étais plongé
Depuis la fin de mon enfance.
Une femme ou une fleur ?
Je ne sais pas.
Tout ce que je sais
C'est qu'elle m'a donné
Une nouvelle naissance.


Bugeat (Corrèze), le 2 novembre 2004



Suite du recueil, 315 à 320

315


Curieuse logique


Il est des hommes qui pensent
Que quand en amour
Ils prennent leur pied, eux,
La femme, elle, est satisfaite.
Et quand elle ne désire pas
Ce qu'ils désirent,
Elle mérite
Une "bonne thérapie"
Pour "réveiller"
Sa "féminité".
Je fus de ces crétins,
Immense troupeau
Devant lequel
Parfois s'interrogent
Les représentantes
Du sexe féminin.
Mesdames
Ne changez rien,
Vous avez raison,
Ce sont eux
Qui sont des petits garçons.


15/16 octobre 2004




316


Absence délicieuse


Ce que j'aime
Chez les femmes
Qui portent des pantalons moulants,
C'est l'absence de bosse
Au bas du ventre.
Absence qui augure
De la présence cachée
D'un petit théâtre délicieux
Et bien chauffé,
Au grand rideau velu,
Qui en s'écartant
Sert de portail de sortie
Vers la vie,
Et de portail d'entrée
Vers le Paradis.


16 octobre 2004




317


Plan d'une soirée de bonheur partagé


Prenez une paire de grandes mains
Masculines très douces,
Un peu d'huile de massage
Et une femme sympathique.
Pour commencer
Déshabillez-là un peu,
En lui faisant ôter
Le haut de ses vêtements.
Faites-là s'allonger sur le ventre,
Versez l'huile sur le dos
Et commencez à le parcourir
En tous sens,
Avec la paire de grandes mains,
Par mouvements tournants
Ou différents,
Légers ou appuyés,
Ou très appuyés.
En insistant sur les reins
Et les épaules.
Finalement,
Parcourez-le très légèrement
En élargissant aux fesses.
Faites se retourner la femme
Et reprenez sur la poitrine,
Le ventre, les seins.
Assurez-vous bien
D'en faire se dresser les pointes.
Et finalement
Insistez sur le ventre,
Le haut des cuisses,
Très doucement,
En partant du bas vers le haut.
Insistez de plus en plus
Sur son petit amphithéâtre charmant.
Avec votre doigt
Assurez-vous
De faire gonfler son clitoris
Et travaillez-le
Patiemment,
Artistiquement,
Ainsi que son entourage,
En suivant à l'oreille
Soupirs et encouragements,
Voyez la femme
Se tendre comme un arc
Et puis se détendre.
Se laisser aller
Cuisses ouvertes
Et sa respiration se précipiter.
Jouez de ce tendre instrument,
Improvisez une symphonie
En l'honneur de la féminité,
Jusqu'à ce qu'elle trouve
Votre contact agaçant,
Chatouillant,
Insupportable,
Et que, rassasiée
Elle vous dise d'arrêter.


15/16 octobre 2004





318


Que faire pour réussir en amour ?


D'abord, le respect,
Ensuite, le respect,
Et encore, le respect.
Quand le respect
Fera de vous quelqu'un,
Tendez l'oreille, écoutez
Sentez, touchez,
Effleurez,
Imprégnez-vous de la belle réalité,
Et alors, alors seulement,
Tout ira bien.
Retournez-vous,
Et vous verrez que vous avez franchi,
Sans y penser,
La très petite porte d'entrée
D'un très grand jardin qui était devant vous
Et que vous ignoriez.
Quand on perd l'harmonie de ses cinq sens
On déguise ce malheur avec des mots
En disant qu'on a "perdu son innocence".
A présent, vous avez gagné
Vous êtes redevenu enfant de cœur à perpétuité.
C'est là la recette pour réussir en amour.
Mais il y a bien peu de cuisiniers assez courageux
Pour vouloir quitter ce monde orageux
Et retrouver ainsi,
L'harmonie des fleurs et du ciel bleu.


16 octobre 2004




319


Initiations


Il est loin le moment
Où allongé sur le sol
Et contemplant le ciel
Tu comprendras
Le langage des étoiles.
Et ensuite, le moment
Où tu comprendras
Ce que dit chaque étoile séparément.
Et après, un jour, peut-être enfin
Tu connaîtras la couleur
Des yeux des étoiles,
Le parfum des brumes
Et la pensée des aurores boréales.
Alors tu pourras
Cesser de marcher,
Cesser de fuir
Et oublier d'oublier d'aimer.
Et se hissant dans le ciel
Tu verras l'ombre de ton cœur
Qui scintille et se promène
Près de « la Merveilleuse de la Baleine »,
Et tu comprendras
Que ce que tu regardais dans le ciel
C'était la lumière du bonheur
Qui était dans ton cœur.


16 octobre 2004




320


Le Général Belgrano


C'était un vieux navire en acier
Avec à son bord 909 marins et officiers.


Touché à deux reprises,
Le vieux cuirassé
S'est enfoncé
Droit dans la houle grise.


Masse de métal qu'on malmène,
Il repose au fond
Et les poissons se promènent
Dans les coursives et les canons.


Le calme a succédé à la peur,
Le jour se meurt.
Au-dessus des survivants
Tournent les goélands.


Plus de vingt années ont passé,
Je me souviens
Des marins argentins
Sur leur vieux cuirassé.


21 octobre 2004



Suite du recueil, 309 à 314

309


Brève rencontre


Arrêtés au bord du trottoir,
Nous attendions le feu rouge.
Je l'ai regardé,
Elle m'a sourit.
Je l'ai regardé à nouveau,
Elle m'a sourit à nouveau.
Je l'ai regardée une troisième fois,
Elle m'a sourit une troisième fois.
Le feu rouge est arrivé.
En s'éloignant,
Elle s'est retournée
Pour voir si je la suivais.
Je ne l'ai pas suivi.
Ai-je eu tort ?
Ai-je eu raison ?
En y repensant juste après,
J'ai douté de moi.
J'ai repensé à son sourire si doux,
Ses yeux angéliques,
Elle était divine,
Gracieuse,
Envoûtante comme un poème.


23 septembre 2004




310


Inventions


Ils inventèrent une machine
A stériliser les biberons
Et après
Pour stériliser les cerveaux
Ils inventèrent
Les informations télévisées.


12 octobre 2004




311


Très douce soirée


Durant deux heures,
J'ai pétri ses petits pains du bonheur
Et parcouru d'un pas léger,
Ses tendres collines.
Avec la main,
J'ai agité et fait durcir
La borne rouge
Sommitale
De chacune
De ses deux montagnettes
Féminines.
Et si je n'en ai pas
Fait jaillir le lait,
A la façon des bébés,
Au moins,
J'en ai extrait
Toute la volupté.


14 octobre 2004




312


Le théâtre assassiné


C'était à Paris, place Valhubert,
Dans les bâtiments de la gare d'Austerlitz,
Des installations de la gare,
Une bibliothèque et un théâtre.
De tout ceci, des constructeurs de bureaux
Se sont fait les bourreaux.
Depuis peu, il ne reste rien de l'ancien,
Exceptée la façade,
Squelette qui pleure le bâtiment disparu
Remplacé par la froideur du verre et de l'acier.
Il ne reste rien de plus comme vestiges,
Le jour, du moins,
Car la nuit, se faufilent des ombres.
Là où était le théâtre,
On peut voir, après minuit,
L'heure des spectres et chats noirs,
Molière, discutant avec Shakespeare,
Bethoveen parlant musique avec Mozart,
Et même, le fantôme de l'Opéra.
Des dramaturges et musiciens
Des temps anciens portant perruques poudrées,
Théorbes ou chandeliers d'argent.
Tout ce monde de somnambules
Erre et déambule dans les bureaux vides.
Quelquefois, assis sur un fax
On voit jouer Adolphe Sax,
André Chénier conversant avec Lorca.
Et quand vient le jour,
Tout le monde s'éclipse.


15/16 octobre 2004




313


Une reine et une étoile


C'était une reine,
C'était une étoile.
C'était la reine,
C'était l'étoile.
Elle s'appelait Françoise,
Elle était comédienne.
Et quand l'étoile,
Encore jeune,
Subitement s'est éteinte
Personne n'a compris.
J'étais très jeune alors,
Depuis,
Je l'ai revu sur des photos,
Et je sais,
Que depuis quarante ans,
Sa sœur Catherine
Comédienne
Veille sur son souvenir.


15/16 octobre 2004




314


Tendre moment


Barrière rouge,
Barrière blanche ou marron,
Barrière orange,
Noire ou violette,
Barrières…
De toutes les couleurs.
Je ne me lasse jamais
Du tendre instant
Où je défais
Les deux petits crochets
Qui tiennent enlacées
Dans l'étoffe élastique
Tes deux collines féminines,
Que j'aime tant
Tenir ensuite
Enlacées dans mes mains.


15 octobre 2004



Suite du recueil, 303 à 308

303


Être avec toi


Être avec toi
C'est mieux
Que l'amour,
Ce n'est pas
Être deux,
Ou être deux
Qui font un,
C'est être,
Tout simplement,
Et de bon cœur,
Rire
De tous les donneurs
De leçons
De bonheur.


9 septembre 2004




304


A une inconnue


Dommage
Que je n'ai pas vu son visage
Que je n'ai pas vu nue
Cette inconnue
Qui me tournait le dos
En montant devant moi
L'escalier du métro.
Comme elle était belle !
J'aurais voulu l'enlacer.
Elle est partie de son côté
Et n'a même pas senti sur elle
La caresse
De mon regard affolé.


15 septembre 2004




305


La rue, 6 heures 54 du matin


Un jeune homme s'est levé de bon matin,
Après s'être lavé et rasé de près,
Il a mis des vêtements propres
Et marche d'un pas décidé pour aller travailler.
Une immense et magnifique jeune femme blonde,
Toute ensommeillée, sur un immense vélo noir,
Pédale avec peine, mais d'un mouvement régulier.
Un éboueur africain marche d'un pas nonchalant.
Lui, ça fait deux heures qu'il est levé,
Il est bien réveillé.
Une très belle femme blonde, à moitié réveillée,
Rentre chez elle.
Ouvrant sa porte cochère,
Laisse tomber deux fois ses clés
Et maugrée.
A-t-elle passée la nuit chez son amant ?
Travaille-t-elle la nuit dans un restaurant ?
Ou est-elle prostituée dans un hôtel de passe
A Montparnasse ?
Le boulanger, tout guilleret,
Garni ses étagères de pain frais
Lui, il est debout
Depuis deux heures et demi du matin
Et fini sa nuit de travail.
Il dormira cette après-midi.
Une femme jeune et disgracieuse,
Plongée dans ses pensées,
Avance à pas cadencé.
Et moi, je ramène, pour mon petit-déjeuner,
Ma baguette de pain, un gâteau et un poème


16 septembre 2004




306


Regrets


Je n'ai jamais caressé
La peau d'une belle
Couleur de ciel nocturne
Sans étoiles.
Je n'ai jamais senti s'écraser
Sur la peau nue
De ma poitrine affamée
Les mamelons durcis
D'une poitrine africaine.
Je n'ai jamais humecté mes lèvres
A une bouche africaine
Y trouvant
Une langue inconnue
Pour caresser la mienne.
Je n'ai jamais
De mon sexe blanc
Pénétré la fente rouge
D'un sexe noir.
Je n'ai jamais
Promené ma main
Dans les cheveux fins
D'une nymphe tropicale
Eclaboussant
De sa nudité triomphale
La pâleur
De mes draps blancs.


17 septembre 2004




307


Les grandes filles


Une très jeune fille, avec une peau de satin,
De beaux seins et de jolies cuisses,
S'assied sur les genoux de l'homme qu'elle aime
Le plus au monde.
Et celui-ci, reste paralysé et n'ose pas la toucher
Parce que c'est sa fille
Et à la vue des seins qui ont poussé,
Il croit que la caresser serait un crime.
Et la jeune fille ne comprend pas
Pourquoi il est devenu subitement si froid son papa.
La peur lui fait penser lâchement :
Vivement qu'elle ait un petit copain
Pour déverser son trop-plein de caresses et de baisers !
Pauvre papa, effrayé par l'amour
Que lui porte naturellement sa fille qu'il a toujours aimée.
A présent, les caresses de son enfant l'importunent,
Il se sent débordé par la situation
Et durcir en un endroit dont on ne parle pas
Aux petits garçons.
Dans son pantalon, il bande…
Mais est-ce sa queue qui commande ?
Et puis bander ne signifie pas autre chose
Qu'avoir du plaisir.
C'est l'imbécillité immémoriale des humains
Qui fait assimiler ce gonflement d'organes
A un désir et un commandement.
Quand on bâille, se jette-t-on par terre pour dormir ?
Quand on a faim, arrache-t-on son sandwich au voisin ?
Et quand un nourrisson entre en érection
Pense-t-on qu'il veut faire l'amour ?
Avec un adulte
Ce n'est pas différent,
Adulte ou nourrisson
Si on bande,
C'est parce que c'est bon
Et qu'on aime la situation.
Quand on a
Une belle fille câline
Au décolleté ouvert
Sur des seins parfaits,
Qui vous aime
Et qu'on a élevé
Collée à votre corps
Dont la chaleur vous chauffe
Les cuisses et plus haut encore,
Ce n'est pas bander qui est inquiétant
Mais plutôt rester amorphe et sans réactions.
Le jour où les hommes comprendront enfin
Que l'amour n'est pas sexuel
Et qu'ils ne sont pas des soldats
Dont le sexe porte des galons
Et ordonne son utilisation
Ils pourront enfin
A nouveau tendrement aimer
Leurs grandes filles devenues femmes
Dont les seins ont poussé
Et qui portent au bas du ventre
Une toison bouclée.


22 septembre 2004




308


Chose vue


Une jeune fille avec une minijupe
Mini Mini Mini
Monte dans la rame du métro,
Je l'aperçois,
Quand je me lève pour descendre
Je lâche mes yeux
Qui partent en aboyant
Jusqu'à ses longues cuisses gainées de noir,
Les explorent, les reniflent,
Les lèchent, les mordillent,
Les mordent, les mangent,
Les avalent, les ingèrent, les digèrent,
Et elle, pendant ce temps-là
Fait toutes sortes de grimaces gênées
Et à la fin
Tirant nerveusement sur le tissu fin de sa mini jupe
La rallonge, youp !
Ma fois bien
D'un quart de huitième de fraction de rien
Soit environ un quart de dixième de centimètre.
Je rappelle mes yeux gavés,
Les portes du métro se referment,
J'aurais aimé dire à la belle fille
Aux longues cuisses gainées de noir :
"Mademoiselle
Si vous portez une mini
Assumez-là
Sinon, portez plus long
Ou mettez un pantalon".


23 septembre 2004