lundi 28 janvier 2008

Suite du recueil, 309 à 314

309


Brève rencontre


Arrêtés au bord du trottoir,
Nous attendions le feu rouge.
Je l'ai regardé,
Elle m'a sourit.
Je l'ai regardé à nouveau,
Elle m'a sourit à nouveau.
Je l'ai regardée une troisième fois,
Elle m'a sourit une troisième fois.
Le feu rouge est arrivé.
En s'éloignant,
Elle s'est retournée
Pour voir si je la suivais.
Je ne l'ai pas suivi.
Ai-je eu tort ?
Ai-je eu raison ?
En y repensant juste après,
J'ai douté de moi.
J'ai repensé à son sourire si doux,
Ses yeux angéliques,
Elle était divine,
Gracieuse,
Envoûtante comme un poème.


23 septembre 2004




310


Inventions


Ils inventèrent une machine
A stériliser les biberons
Et après
Pour stériliser les cerveaux
Ils inventèrent
Les informations télévisées.


12 octobre 2004




311


Très douce soirée


Durant deux heures,
J'ai pétri ses petits pains du bonheur
Et parcouru d'un pas léger,
Ses tendres collines.
Avec la main,
J'ai agité et fait durcir
La borne rouge
Sommitale
De chacune
De ses deux montagnettes
Féminines.
Et si je n'en ai pas
Fait jaillir le lait,
A la façon des bébés,
Au moins,
J'en ai extrait
Toute la volupté.


14 octobre 2004




312


Le théâtre assassiné


C'était à Paris, place Valhubert,
Dans les bâtiments de la gare d'Austerlitz,
Des installations de la gare,
Une bibliothèque et un théâtre.
De tout ceci, des constructeurs de bureaux
Se sont fait les bourreaux.
Depuis peu, il ne reste rien de l'ancien,
Exceptée la façade,
Squelette qui pleure le bâtiment disparu
Remplacé par la froideur du verre et de l'acier.
Il ne reste rien de plus comme vestiges,
Le jour, du moins,
Car la nuit, se faufilent des ombres.
Là où était le théâtre,
On peut voir, après minuit,
L'heure des spectres et chats noirs,
Molière, discutant avec Shakespeare,
Bethoveen parlant musique avec Mozart,
Et même, le fantôme de l'Opéra.
Des dramaturges et musiciens
Des temps anciens portant perruques poudrées,
Théorbes ou chandeliers d'argent.
Tout ce monde de somnambules
Erre et déambule dans les bureaux vides.
Quelquefois, assis sur un fax
On voit jouer Adolphe Sax,
André Chénier conversant avec Lorca.
Et quand vient le jour,
Tout le monde s'éclipse.


15/16 octobre 2004




313


Une reine et une étoile


C'était une reine,
C'était une étoile.
C'était la reine,
C'était l'étoile.
Elle s'appelait Françoise,
Elle était comédienne.
Et quand l'étoile,
Encore jeune,
Subitement s'est éteinte
Personne n'a compris.
J'étais très jeune alors,
Depuis,
Je l'ai revu sur des photos,
Et je sais,
Que depuis quarante ans,
Sa sœur Catherine
Comédienne
Veille sur son souvenir.


15/16 octobre 2004




314


Tendre moment


Barrière rouge,
Barrière blanche ou marron,
Barrière orange,
Noire ou violette,
Barrières…
De toutes les couleurs.
Je ne me lasse jamais
Du tendre instant
Où je défais
Les deux petits crochets
Qui tiennent enlacées
Dans l'étoffe élastique
Tes deux collines féminines,
Que j'aime tant
Tenir ensuite
Enlacées dans mes mains.


15 octobre 2004



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