Suite du recueil, 279 à 284
279
Le Tao
Immense est généreux
Est le Tao !
Il coule dans nos veines
Et sous les ponts
Dans les fleuves,
Il coule
Dans la Voie Lactée
Et ses gouttes
Sont des étoiles,
Universel
Et indéfinissable,
Il nous intègre
Nous encercle
Et nous entoure,
Il est présent
Dans le regard
De la bien-aimée,
Et dans la fumée
De la chaumière
Qui monte, droite
Dans le ciel.
7 août 2004
280
Bonheur irrévocable
Tout peut arriver dans l'Univers,
Que les galaxies s'éteignent
Ou se mettent à clignoter,
Que le Soleil se mette
A lancer des nuées d'étincelles
Que les comètes explosent
Dans un immense feu d'artifices
De millions de couleurs mordorées
Sillonné par des milliers d'escadrilles
D'éléphants roses
Pilotant des hydravions dorés
Mais rien,
Rien ne pourra effacer
Le fait extraordinaire
Que nous nous sommes rencontrés.
9 & 10 août 2004
281
Bleue, noir et rouge
Sur de grandes affiches
Pour une pièce de théâtre à Paris
Figure la photo
D'une parfaite naïade
Nue,
Plongée toute entière
Dans une eau
Bleue de Paradis.
Ce qui me fascine
Le plus en elle ?
Sa petite forêt
Triangulaire
En pente douce !
J'aimerais toucher
Sa modeste frondaison noire
Y trouver sa rouge vallée
Et d'un doigt indiscret
La visiter.
9 août 2004
282
Les manèges inaccessibles
Souriante et fière, en robe rose et légère,
Une petite fille assise sur le dos d'une girafe
Tourne dans le manège.
Passant près d'elle, je la regarde et me souviens :
Toute mon enfance,
Les chevaux de bois m'ont fait rêver
Mais ils étaient trop chers.
Une seule fois on m'offrit,
Oh joie, de tourner manège,
Mais ce ne fut pas sur un de ces fiers coursiers
Brillants, colorés et dorés,
Qui me faisaient rêver,
Mais oh désespoir,
Au fond d'une sorte d'hideuse baignoire
Où on me précipita d'office.
Les décennies passèrent
Et un jour, je me retrouvais face
A un grand manège de chevaux de bois
Alors avec mon argent
Je vengeais mon enfance bafouée
Et tournais, tournais et retournais.
Depuis, je suis remonté
Quelquefois sur des manèges
De chevaux de bois à Noël.
Et quand je repense
A comment je regardais enfant
Les manèges de chevaux de bois
Me monte aux yeux des larmes anciennes
Que ma fierté d'enfant pauvre
Avait retenu depuis bien longtemps.
9 août 2004
283
Jolis fruits
En pantalon bleu
Et liquette jaune de Naples,
Elle passait en courant
Devant moi.
Quelque chose
Bondissait en rythme
A la verticale de son menton.
Je l'ai regardée s'éloigner.
Aucune bretelle
De soutien-gorge
Ne déformait
Le dos de son vêtement.
Elle était bien proportionnée.
Et j'ai eu envie de lui dire :
Merci de m'avoir montré
Vos seins Madame.
9 août 2004
284
Le bonheur des Parisiens
Après plus de cinq années de guerre
Et presque un an de paix,
La foule est descendue dans la rue
Pour faire la fête.
S'avance un char
Portant un Géant de Carnaval
Qui a perdu sa tête,
Un orchestre de jazz,
Des étudiants facétieux…
C'était cinq années avant ma naissance,
Le dernier grand cortège du Carnaval de Paris !
Et moi, cinquante ans après,
Je regarde la bande d'actualités
Et je pleure en pensant à ces Parisiens
Qui ont connu tant de souffrances
Et si peu de joies après
Et dont beaucoup sont morts depuis.
Vivement que derrière le Bœuf Gras ressuscité
S'avance en foule colorée,
Et dans la joie la plus folle,
Les Parisiens innombrables et costumés
Chantant à tue-tête le plaisir de la Fête
Et le bonheur de vivre enfin retrouvé !
10 août 2004
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