Suite du recueil, 273 à 278

273

Je sais où tu es

Quand je suis né
Tu avais moins vingt-deux ans
Où étais-tu ?
Quand j'ai eu cinq ans
Tu avais moins dix-sept ans
Où étais-tu ?
Quand j'ai eu dix ans
Tu avais moins douze ans
Où étais-tu ?
Quand j'ai eu quinze ans
Tu avais moins sept ans
Où étais-tu ?
Quand j'ai eu vingt-deux ans
Tu avais trois mois et un jour.
Quand tu as eu presque neuf ans
Sans te connaître,
Je t'ai écris un poème :
Je ne sais pas où tu es,
Toi que j'aimerai.
Le temps a passé,
A présent je sais où tu es,
Car il y a une semaine,
Je t'ai rencontrée
Et cinq jours après
Je t'ai lu un poème
Où je te disais
Que je t'aimais.

6 août 2004

274

Fidélité

Si tu veux
Tu peux séduire
Et suivre le monde entier
Y compris
Le gorille du Jardin des Plantes,
Mais ce que je veux
C'est que tu le fasses
En connaissance de causes
Et sans te faire du mal.

7 août 2004, 0 h 57

275

Calculs

Vu mon âge
Je pourrais être son père.
Et si j'étais plus jeune,
Je pourrais être son fils.
Et si j'étais plus vieux
Je pourrais être son grand-père.
Que voulez-vous me prouver
En me disant cela ?
Que vous connaissez
Le calcul et l'arithmétique ?

7 août 2004

276

La canicule de l'an dernier

Pendant que quinze mille
Vieux messieurs
Et vieilles dames de France
Passaient "l'arme à gauche"
Le ministre de la Santé
Faisait du hamac de compétition
Et quand au bout de quinze jours
On déclencha enfin
Le plan d'intervention des secours
Le "Plan Blanc",
La Faucheuse
Avait déjà fait ses provisions
Pour plusieurs années.

7 août 2004

277

La fin et le début

Tu m'as dis :
"Je suis sûre
Que je finirai
Ma vie
Seule."
Et moi
Je te répondrais :
"Je suis sûr
Que je commencerai
Ma vie
Avec toi".

7 août 2004

278

Regarder et dessiner

Durant plus de deux années
A l'Ecole des Beaux-Arts
J'ai dessiné
Des femmes nues.
Alors,
Ne m'en voulez pas
Si quand je les regarde habillées
Je peux les imaginer
Dans une autre tenue.
Je les regarde avec respect
Car je sais que regarder
Concerne seulement
L'aspect
Et non l'être
Tout entier.

7 et 16 août 2004