lundi 28 janvier 2008

Suite du recueil, 303 à 308

303


Être avec toi


Être avec toi
C'est mieux
Que l'amour,
Ce n'est pas
Être deux,
Ou être deux
Qui font un,
C'est être,
Tout simplement,
Et de bon cœur,
Rire
De tous les donneurs
De leçons
De bonheur.


9 septembre 2004




304


A une inconnue


Dommage
Que je n'ai pas vu son visage
Que je n'ai pas vu nue
Cette inconnue
Qui me tournait le dos
En montant devant moi
L'escalier du métro.
Comme elle était belle !
J'aurais voulu l'enlacer.
Elle est partie de son côté
Et n'a même pas senti sur elle
La caresse
De mon regard affolé.


15 septembre 2004




305


La rue, 6 heures 54 du matin


Un jeune homme s'est levé de bon matin,
Après s'être lavé et rasé de près,
Il a mis des vêtements propres
Et marche d'un pas décidé pour aller travailler.
Une immense et magnifique jeune femme blonde,
Toute ensommeillée, sur un immense vélo noir,
Pédale avec peine, mais d'un mouvement régulier.
Un éboueur africain marche d'un pas nonchalant.
Lui, ça fait deux heures qu'il est levé,
Il est bien réveillé.
Une très belle femme blonde, à moitié réveillée,
Rentre chez elle.
Ouvrant sa porte cochère,
Laisse tomber deux fois ses clés
Et maugrée.
A-t-elle passée la nuit chez son amant ?
Travaille-t-elle la nuit dans un restaurant ?
Ou est-elle prostituée dans un hôtel de passe
A Montparnasse ?
Le boulanger, tout guilleret,
Garni ses étagères de pain frais
Lui, il est debout
Depuis deux heures et demi du matin
Et fini sa nuit de travail.
Il dormira cette après-midi.
Une femme jeune et disgracieuse,
Plongée dans ses pensées,
Avance à pas cadencé.
Et moi, je ramène, pour mon petit-déjeuner,
Ma baguette de pain, un gâteau et un poème


16 septembre 2004




306


Regrets


Je n'ai jamais caressé
La peau d'une belle
Couleur de ciel nocturne
Sans étoiles.
Je n'ai jamais senti s'écraser
Sur la peau nue
De ma poitrine affamée
Les mamelons durcis
D'une poitrine africaine.
Je n'ai jamais humecté mes lèvres
A une bouche africaine
Y trouvant
Une langue inconnue
Pour caresser la mienne.
Je n'ai jamais
De mon sexe blanc
Pénétré la fente rouge
D'un sexe noir.
Je n'ai jamais
Promené ma main
Dans les cheveux fins
D'une nymphe tropicale
Eclaboussant
De sa nudité triomphale
La pâleur
De mes draps blancs.


17 septembre 2004




307


Les grandes filles


Une très jeune fille, avec une peau de satin,
De beaux seins et de jolies cuisses,
S'assied sur les genoux de l'homme qu'elle aime
Le plus au monde.
Et celui-ci, reste paralysé et n'ose pas la toucher
Parce que c'est sa fille
Et à la vue des seins qui ont poussé,
Il croit que la caresser serait un crime.
Et la jeune fille ne comprend pas
Pourquoi il est devenu subitement si froid son papa.
La peur lui fait penser lâchement :
Vivement qu'elle ait un petit copain
Pour déverser son trop-plein de caresses et de baisers !
Pauvre papa, effrayé par l'amour
Que lui porte naturellement sa fille qu'il a toujours aimée.
A présent, les caresses de son enfant l'importunent,
Il se sent débordé par la situation
Et durcir en un endroit dont on ne parle pas
Aux petits garçons.
Dans son pantalon, il bande…
Mais est-ce sa queue qui commande ?
Et puis bander ne signifie pas autre chose
Qu'avoir du plaisir.
C'est l'imbécillité immémoriale des humains
Qui fait assimiler ce gonflement d'organes
A un désir et un commandement.
Quand on bâille, se jette-t-on par terre pour dormir ?
Quand on a faim, arrache-t-on son sandwich au voisin ?
Et quand un nourrisson entre en érection
Pense-t-on qu'il veut faire l'amour ?
Avec un adulte
Ce n'est pas différent,
Adulte ou nourrisson
Si on bande,
C'est parce que c'est bon
Et qu'on aime la situation.
Quand on a
Une belle fille câline
Au décolleté ouvert
Sur des seins parfaits,
Qui vous aime
Et qu'on a élevé
Collée à votre corps
Dont la chaleur vous chauffe
Les cuisses et plus haut encore,
Ce n'est pas bander qui est inquiétant
Mais plutôt rester amorphe et sans réactions.
Le jour où les hommes comprendront enfin
Que l'amour n'est pas sexuel
Et qu'ils ne sont pas des soldats
Dont le sexe porte des galons
Et ordonne son utilisation
Ils pourront enfin
A nouveau tendrement aimer
Leurs grandes filles devenues femmes
Dont les seins ont poussé
Et qui portent au bas du ventre
Une toison bouclée.


22 septembre 2004




308


Chose vue


Une jeune fille avec une minijupe
Mini Mini Mini
Monte dans la rame du métro,
Je l'aperçois,
Quand je me lève pour descendre
Je lâche mes yeux
Qui partent en aboyant
Jusqu'à ses longues cuisses gainées de noir,
Les explorent, les reniflent,
Les lèchent, les mordillent,
Les mordent, les mangent,
Les avalent, les ingèrent, les digèrent,
Et elle, pendant ce temps-là
Fait toutes sortes de grimaces gênées
Et à la fin
Tirant nerveusement sur le tissu fin de sa mini jupe
La rallonge, youp !
Ma fois bien
D'un quart de huitième de fraction de rien
Soit environ un quart de dixième de centimètre.
Je rappelle mes yeux gavés,
Les portes du métro se referment,
J'aurais aimé dire à la belle fille
Aux longues cuisses gainées de noir :
"Mademoiselle
Si vous portez une mini
Assumez-là
Sinon, portez plus long
Ou mettez un pantalon".


23 septembre 2004



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