lundi 28 janvier 2008

Suite du recueil, 315 à 320

315


Curieuse logique


Il est des hommes qui pensent
Que quand en amour
Ils prennent leur pied, eux,
La femme, elle, est satisfaite.
Et quand elle ne désire pas
Ce qu'ils désirent,
Elle mérite
Une "bonne thérapie"
Pour "réveiller"
Sa "féminité".
Je fus de ces crétins,
Immense troupeau
Devant lequel
Parfois s'interrogent
Les représentantes
Du sexe féminin.
Mesdames
Ne changez rien,
Vous avez raison,
Ce sont eux
Qui sont des petits garçons.


15/16 octobre 2004




316


Absence délicieuse


Ce que j'aime
Chez les femmes
Qui portent des pantalons moulants,
C'est l'absence de bosse
Au bas du ventre.
Absence qui augure
De la présence cachée
D'un petit théâtre délicieux
Et bien chauffé,
Au grand rideau velu,
Qui en s'écartant
Sert de portail de sortie
Vers la vie,
Et de portail d'entrée
Vers le Paradis.


16 octobre 2004




317


Plan d'une soirée de bonheur partagé


Prenez une paire de grandes mains
Masculines très douces,
Un peu d'huile de massage
Et une femme sympathique.
Pour commencer
Déshabillez-là un peu,
En lui faisant ôter
Le haut de ses vêtements.
Faites-là s'allonger sur le ventre,
Versez l'huile sur le dos
Et commencez à le parcourir
En tous sens,
Avec la paire de grandes mains,
Par mouvements tournants
Ou différents,
Légers ou appuyés,
Ou très appuyés.
En insistant sur les reins
Et les épaules.
Finalement,
Parcourez-le très légèrement
En élargissant aux fesses.
Faites se retourner la femme
Et reprenez sur la poitrine,
Le ventre, les seins.
Assurez-vous bien
D'en faire se dresser les pointes.
Et finalement
Insistez sur le ventre,
Le haut des cuisses,
Très doucement,
En partant du bas vers le haut.
Insistez de plus en plus
Sur son petit amphithéâtre charmant.
Avec votre doigt
Assurez-vous
De faire gonfler son clitoris
Et travaillez-le
Patiemment,
Artistiquement,
Ainsi que son entourage,
En suivant à l'oreille
Soupirs et encouragements,
Voyez la femme
Se tendre comme un arc
Et puis se détendre.
Se laisser aller
Cuisses ouvertes
Et sa respiration se précipiter.
Jouez de ce tendre instrument,
Improvisez une symphonie
En l'honneur de la féminité,
Jusqu'à ce qu'elle trouve
Votre contact agaçant,
Chatouillant,
Insupportable,
Et que, rassasiée
Elle vous dise d'arrêter.


15/16 octobre 2004





318


Que faire pour réussir en amour ?


D'abord, le respect,
Ensuite, le respect,
Et encore, le respect.
Quand le respect
Fera de vous quelqu'un,
Tendez l'oreille, écoutez
Sentez, touchez,
Effleurez,
Imprégnez-vous de la belle réalité,
Et alors, alors seulement,
Tout ira bien.
Retournez-vous,
Et vous verrez que vous avez franchi,
Sans y penser,
La très petite porte d'entrée
D'un très grand jardin qui était devant vous
Et que vous ignoriez.
Quand on perd l'harmonie de ses cinq sens
On déguise ce malheur avec des mots
En disant qu'on a "perdu son innocence".
A présent, vous avez gagné
Vous êtes redevenu enfant de cœur à perpétuité.
C'est là la recette pour réussir en amour.
Mais il y a bien peu de cuisiniers assez courageux
Pour vouloir quitter ce monde orageux
Et retrouver ainsi,
L'harmonie des fleurs et du ciel bleu.


16 octobre 2004




319


Initiations


Il est loin le moment
Où allongé sur le sol
Et contemplant le ciel
Tu comprendras
Le langage des étoiles.
Et ensuite, le moment
Où tu comprendras
Ce que dit chaque étoile séparément.
Et après, un jour, peut-être enfin
Tu connaîtras la couleur
Des yeux des étoiles,
Le parfum des brumes
Et la pensée des aurores boréales.
Alors tu pourras
Cesser de marcher,
Cesser de fuir
Et oublier d'oublier d'aimer.
Et se hissant dans le ciel
Tu verras l'ombre de ton cœur
Qui scintille et se promène
Près de « la Merveilleuse de la Baleine »,
Et tu comprendras
Que ce que tu regardais dans le ciel
C'était la lumière du bonheur
Qui était dans ton cœur.


16 octobre 2004




320


Le Général Belgrano


C'était un vieux navire en acier
Avec à son bord 909 marins et officiers.


Touché à deux reprises,
Le vieux cuirassé
S'est enfoncé
Droit dans la houle grise.


Masse de métal qu'on malmène,
Il repose au fond
Et les poissons se promènent
Dans les coursives et les canons.


Le calme a succédé à la peur,
Le jour se meurt.
Au-dessus des survivants
Tournent les goélands.


Plus de vingt années ont passé,
Je me souviens
Des marins argentins
Sur leur vieux cuirassé.


21 octobre 2004



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