mardi 29 janvier 2008

Suite du recueil, 327 à 332

327


Nostalgie


Amis,
Le bastion des fleurs est tombé hier
Et les papillons pleurent.
C'est la faute de la souris
Qui croyait jouer avec le chat.
Aussitôt après qu'elle eut perdu,
Du ciel bleu devenu livide,
Une pluie extrêmement fine
De gouttelettes de sang s'est mise à tomber.
Dans les étangs, les grenouilles ont cessé de chanter.
Et loin là-bas, je rêve à ma princesse foudroyée.
En pensée, je te revois,
Petite souris malicieuse
Qui danse et se grise,
Croit qu'elle nargue le chat
Et tombe sous son emprise.
Tu as vendu ta douceur,
Bradé tes baisers,
Ton sourire s'est effacé,
Ton regard a changé,
Tu trembles et tu as peur.
Pour nous deux
Le ciel est devenu gris,
Revient la nuit,
Et sous l'assemblée des étoiles
Notre amour s'est endormi.
Comme est obscur l'horizon
D'où viendra le jour
Où nos cœurs refleuriront.


Bugeat-Limoges-Paris, 5/10 novembre 2004




328


Porte de Vincennes, vers minuit


C'était tard le soir,
Il faisait frais,
Je me hâtais
Sur le boulevard mouillé et désert
Sous la lumière des réverbères,
Quand je t'ai aperçu, au bord du trottoir,
Ta chevelure abondante,
Blond de lin,
Tombant en cascade,
Ton collant noir,
Ta bouche très rouge.
Tu avais un beau visage
Jeune et triste,
Tu étais grande,
Tu te tenais presque droite,
Tu ne souriais pas.
Tu attendais.


Comment sourire
A vingt ans
En attendant le client ?


16/21 novembre 2004




329


Un slow


Resplendissante de jeunesse et de beauté,
Nue sous ta robe d'été,
Tu as précipité
Tes formes fermes et généreuses
A l'assaut des miennes.
Lançant ta cuisse
Entre mes jambes,
Tu as frotté ton sexe
Contre moi,
Tes seins
Et tout le reste.
Tu en as bien profité,
J'ai beaucoup aimé,
Tu t'es serrée dans mes bras,
Après quoi
Tu m'as quitté,
Fort civilement
Revenant vers ton fiancé.


Huit années ont passé,
Je n'ai pas oublié,
Tu m'avais offert
Le plus beau slow de l'été.


16 novembre 2004




330


Une ensorceleuse


Le contact de tes lèvres
Embrassant les miennes
A fait pénétrer en moi
Le doux venin de ta féminité.
Mais vingt minutes après
La vertu de mes anticorps
L'avait éliminé.
Rêverais-je encore
A ton corps ?
Irais-je danser
Au grand bal des cannibales ?
Hommes sans tête
Dévorant des femmes
Ou dévorés par elles,
Femmes sans tête
Dévorant des hommes
Ou dévorées par eux ?
Je l'ignore,
Mais j'aimerais
Longtemps encore
Eviter de goûter
Tes confitures amères
Et ton septième ciel
A l'arrière-goût de fiel.


4 décembre 2004




331


Alain Riou ne rentrera pas chez lui ce soir


Alain Riou ne rentrera pas chez lui ce soir,
Pourtant il aime tant retrouver sa femme,
Dans son appartement paisible,
Entouré de ses chats.


Alain Riou ne rentrera pas chez lui ce soir,
Pourtant il aime tant s'asseoir chez lui,
Tranquillement, et lire son journal.


Dans deux mois, c'est le Carnaval de Paris,
Dit de Saint Fargeau,
Autour de la Promenade du Bœuf Gras,
Et Alain Riou n'ira pas.
Pourtant, il aime tant le Carnaval.


Alain Riou est décédé
Ce lundi six décembre
A l'hôpital.
Et pour la première fois,
Je pleure
Quand je pense à Alain
Et au Carnaval.


7/22 décembre 2004




332


A une jolie maman


Avez-vous vu la serveuse ?
Son beau visage,
Ses beaux cheveux ?
Comme elle est belle !!
Sa taille est fine,
Sa silhouette est élancée,
De dos ou de face,
Tout est parfait.
Elle porte sur la peau fine de son épaule,
Un semis de fleurs tatoué.
Son regard me trouble
Et son sourire éclatant également.
Un régiment de hussards
Succomberait sous son charme.
Belle inconnue,
Tu es pour moi
Comme une lampe à la lumière blanche
Dans la nuit noire de ma solitude.
Le papillon qui tourne en rond
T'a écrit ce poème
En espérant que tu le recevras
Comme une douce caresse.


29 décembre 2004



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