samedi 19 janvier 2008

Suite du recueil, 136 à 142

136


J'existe !!


Mitterrand.
On aime,
On n'aime pas,
C'est selon.
Mais je voudrais parler
D'un aspect
De l'hommage rendu à sa mémoire.
Il y a la merde,
"C'est nous",
Et il y a les autres…
"Hommage de la foule anonyme"
"A François Mitterrand".
Il y a ceux qui existent :
Amiraux, généraux,
Ministres, vedettes,
Présentateurs de la télé,
Et nous,
Qui n'existons pas.
J'ai envie de mettre
Un badge :
"J'existe !!"


20 janvier 1996




137


Rêve


A l'entrée béante d'une pièce nue et sans fenêtres,
Se tient la femme ;
Elle regarde à l'intérieur,
L'homme qui lui tourne le dos.
Il n'arrête pas de chercher à agripper l'homme en lui,
Prenant l'ombre de la femme et la lumière du Soleil,
Projetés sur le mur du fond pour sa compagne,
Et la sortie.
Depuis des millénaires, il désespère.
Le mur est très dur,
La femme très lointaine.
Qu'il s'arrache à ses rêves,
Et se retourne enfin.
Il est prêt d'elle.
Il la regarde.
Il est elle,
Elle est lui,
Ils sont tous les deux un,
Libres
Et enfants du Soleil.


23 mai 1996




138


Dragueurs et Frégates


C'était une guerre tellement ancienne,
Qu'on avait oublié qu'elle avait été déclarée,
Et qu'on prenait la guerre pour la paix.
Ceux qui aimaient la guerre et la faisaient,
On les appelait :
Dragueurs.
Celles qui aimaient la guerre et la faisaient,
Les dragueurs les appelaient :
Salopes.
Le populaire : Putes.
Et comme il fallut leur trouver un nom
Qui ne fut pas péjoratif,
Je les nommais :
Frégates.


11 juin 1996




139


L'origine du monde


Il existe un tableau de Courbet
Qui montre le sexe d'une femme
Et s'intitule :
"L'origine du monde."
C'est ce que voient les hommes,
Un endroit dont ils sortent
Et qu'ils appellent : maman,
Et des endroits
Où ils pensent à rentrer
Pour trouver
Plaisir et fierté.
Les hommes ne voient pas les femmes.
Le jour où les hommes verront les femmes
Ce jour-là,
L'Humanité naîtra.
Le jour où les femmes existeront
Dans le regard des hommes,
La guerre cessera d'être,
Pour les hommes,
Une distraction.


19 juin 1996




140


Les deux soldats


Ils étaient deux soldats
Sur un front immense et très ancien.
Ils étaient face à face,
Ils voulaient fraterniser.
Un jour,
Ils sortirent de leurs tranchées
Et s'approchèrent.
Ils se caressèrent l'un l'autre,
Car l'un était un homme,
L'autre une jeune femme.
L'homme était heureux
Et voulut l'embrasser,
Mais la femme se cru menacée
Par un geste de guerre,
Et frappa l'homme à bout portant.
Il tomba, blessé,
Et la femme comprit
Qu'elle s'était trompée.
Elle voulut s'excuser.
Alors, l'homme pleura
Et lui dit :
Ça ne fait rien,
Ma blessure guérira,
Restons amis,
Car plus que toute autre chose,
Ce qui importe,
C'est la paix.


Saluggia (Piémont), 8 septembre 1996




141


La seule chose qui importe


Un homme a dit
Que la meilleure des choses
C'est de faire l'amour.
Moi je te dis
Que la meilleure des choses
C'est d'être ensemble.
Si nous nous embrassons sur la bouche
En mettant la langue
Ou nous trions des lentilles ensemble,
Si nous parlons philosophie
Ou échangeons des caresses ensemble,
Si nous faisons l'amour
Ou mangeons des crêpes ensemble,
C'est à chaque fois pareil
Et c'est la même chose,
Car la seule chose qui importe
C'est d'être ensemble.


29 novembre 1997




142


Poème algébrique


Comment le dire,
J'ai rêvé
Que tu étais là
Que tu existais.
J'ai rêvé
Que j'étais là
Que j'existais.
J'ai rêvé
Que nous étions là
Que nous existions.
J'ai rêvé
Que tu étais là,
Que tu m'aimais.
J'ai rêvé
Que j'étais là
Que je t'aimais.
J'ai rêvé
Que nous étions là,
Que nous nous aimions.
Mais c'est incroyable !
C'est extraordinaire !
Ce n'est pas possible !
Non ! Non ! Non !
Si. Si. Si…
Ce n'est PAS un rêve
C'est la RÉALITÉ.
J'ai rêvé
Que c'était un rêve.
Moins fois moins
Egal Plus !


6 décembre 1997



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