samedi 19 janvier 2008

Suite du recueil, 143 à 148

143


Cela


Etre libres
De nous quitter
L'un l'autre,
Et être libres
De rester ensemble.
Etre libre
De te quitter,
Et être libre
De rester avec toi.
Etre libre
De me quitter
Et être libre
De rester avec moi.
Etres libres
De nous quitter
L'un l'autre
Et rester ensemble.
Moi avec toi,
Toi avec moi,
C'est cela
S'aimer.


6 décembre 1997




144


Question de grammaire :


Faut-il dire :


Putain de Dieu de Bordel de Merde,
Ou
Putain de Merde de Bordel de Dieu,
Ou
Putain de Bordel de Dieu de Merde,
Ou
Bordel de Merde de Putain de Dieu,
Ou
Dieu de Bordel de Putain de Merde,
Ou
Merde de Dieu de Putain de Bordel ?


Réponse :


Il faut être poli, tout simplement.


6 décembre 1997




145


Pour sa sœur Malika, pour mon ami Kamel,
et pour la Kabylie.


Le sang de Mahtoub Lounès


Beaucoup d'artistes kabyles arrêtent de chanter,
Car ils souffrent de l'exil.
Un poète, c'est fragile.
Mahtoub Lounès retournait en Kabylie pour se ressourcer.
Alors, ils l'ont assassiné.
Et là où il est tombé,
Le sable s'est imprégné
Du sang de Mahtoub Lounès.
Et puis, toute la Kabylie s'est imprégnée
Du sang de Mahtoub Lounès.
Et puis toute l'Algérie s'est imprégnée
Du sang de Mahtoub Lounès.
Et puis, toute l'Afrique s'est imprégnée
Du sang de Mahtoub Lounès.
Et puis, la mer s'est imprégnée
Du sang de Mahtoub Lounès.
Et puis, la Terre s'est imprégnée
Du sang de Mahtoub Lounès.
Et puis, le ciel s'est imprégné
Du sang de Mahtoub Lounès.
Et aujourd'hui,
Au-dessus de la tombe où il est enterré,
Les étoiles chantent
La gloire du poète assassiné.


4 octobre 1998




146


L'enfer de la rue Visconti


L'enfer ressemble
Peut-être
A la rue Visconti
Le soir en hiver.
Une rue étroite,
Interminablement longue,
Interminablement droite
Et déserte.
Vous la remontez
Sans voir arriver sa fin.
Tout au bout,
Des lumières s'agitent,
Quelque chose remue et vit.
Vous voulez crier,
Vous voulez appeler,
Aucun son
Ne sort de votre bouche.
Vous êtes seul,
Désespérément seul
Pour l'Eternité,
Sans jamais
Pouvoir arriver
Là où ces humains
Et ces formes vagues
S'agitent.


19 décembre 1998




147


D'or, de miel et de feu, rouges étaient tes baisers


Il n'y a rien de plus doux
Que tes baisers
Au goût de miel et de feu,
Cueillis sur ta bouche
Humide et parfumée.


Si le regard
Est le miroir de l'âme,
La bouche silencieuse
Est la source murmurante
Du cœur.


Et perdu
Dans le nuage de tes baisers,
Je m'étais crû
Pris sous une avalanche
De pétales de fleurs
Et d'ailes de papillons dorés.


24 janvier 1999



148


Soleil du soir


J'ai regardé le soleil,
Il en manquait une partie.
Je me suis inquiété,
Et le soir chez Bob,
Je l'ai retrouvée.
Elle m'a pris dans ses bras,
Je l'ai prise dans mes bras,
Elle s'est serrée contre moi,
Je me suis serré contre elle,
Je l'ai regardé,
Et elle m'a dit,
Comme pour s'excuser
De ne pas m'avoir embrassé
Fougueusement, peut-être :
"Je suis un peu timide."


25 janvier 1999



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