samedi 19 janvier 2008

Suite du recueil, 149 à 154

149


Les fruits


Une fillette de cinq ans,
Est un joli fruit vert.
Une jeune fille de vingt ans,
C'est un fruit frais.
Une femme de trente ans,
Est un fruit encore doux au palais
Une femme de quarante ans,
C'est un fruit qui a pris toute sa maturité.
Une belle dame de cinquante ans,
Est un très bon fruit bien conservé.
Une dame âgée, encore séduisante,
C'est un fruit à l'eau-de-vie.
Je ne mange jamais de fruits verts,
Je mange tous les autres fruits
Et chacun à sa manière
Ravie mes papilles.


11 août 2002




150


Le feu


Le jour,
Les fleurs s'ouvrent.
La nuit,
Les étoiles scintillent.
Parfums enfumés,
Ciel voilé,
Douceurs envolées.
Les seins des jeunes filles,
Et leur ventre,
Et leurs lèvres,
Auraient été doux
Et plus encore,
Leur regard limpide.
Mais il y avait le feu
Qui brûlait inextinguible.
La vie est belle,
Mais la vie qui brûle,
N'est pas la vie.
Durant quarante-deux ans,
J'ai brûlé d'un feu invisible,
Comme au fond d'une ravine,
Au fond d'une mine
Ou au-dedans d'une colline.
Et puis le feu a trouvé son maître.
L'eau invisible
A éteint le feu invisible.
A présent
La fumée se dissipe.
Je vais enfin vivre.


13 août 2002




151


Cendres et poussières


Le rêve avançait
De lourdes chaînes enchaînées.
Le soleil brillait dans le ciel
Derrière une grille de métal noir.
Dans les bois
Les oiseaux ne chantaient pas.
Cendres et poussières.
Cendres et poussières.
Air immobile.
Terre sèche et pulvérulente.
Eau glacée et putride.
Yeux morts et secs.
Bouches qui ne respirent plus.
Jours brefs et nuits infinies.
Que de temps a duré
Cette errance apeurée ?
Les aiguilles étaient figées
Sur l'horloge de l'Eternité.
Mais le rêve avançait
De lourdes chaînes enchaînées.
Mais le rêve avançait
Traçant son chemin.
Et soudain,
Les aiguilles du Temps
Se sont mises à marcher.
Et la Réalité
Aussitôt s'est endormie.
Et j'ai senti dans la nuit
Ta main
Qui me cherchait.


13 août 2002




152


A celle qui posera nue pour moi


O muse divine,
Quand le jour s'endort
Et la nuit s'éveille,
Sous l'immensité qui scintille,
Tu viens t'allonger nue
Sur la terre,
Qui doucement,
Rend sa chaleur au ciel.
L'herbe tendre
Reçoit tes formes arrondies.
Chaque étoile que tu contemples
Est un amant
Qui vient caresser ton sein,
Ton ventre,
Et se perdre
Dans ton petit pli coquin.
De ton ventre
Fécondé par le ciel,
Jailliront de nouvelles comètes.
Je suis l'étoile polaire immobile
Qui, toutes les nuits
Contemple tes formes nues
Qui m'enivrent.


Paris-Limoges-Bugeat (Corrèze), 15-27 août 2002




153


Mes amis, vivons cent ans !


Mes amis !
Vivons cent ans !
Vivons deux cents ans !
Vivons mille ans !
Vivons le temps que les montagnes
Tombent en poussières
Et que naissent de nouvelles étoiles !


Chevreul et Samaran
Sont morts tous deux
A cent trois ans.
Il n'y a pas que des bergers,
Candides barbus,
Gardant de bêlantes brebis
Et profitant de leurs yaourts magiques,
Qui atteignent des âges canoniques.
Chevreul était savant,
Samaran était de l'Institut.
A l'ombre de l'Elbrouz,
On snobe la mort,
Qui a finalement le dessus.
A l'ombre de la Tour Eiffel aussi,
Des hommes font le tour complet
Du cadran du siècle.
Chevreul, le savant chimiste
Ami des couleurs,
Vécu le temps de Delacroix et des impressionnistes.
A Samaran,
L'historien, le chartiste,
Ses amis offrirent la médaille frappée
Pour ses cent ans.


Artiste inconnu âgé de cinquante et un ans,
Il me plaît à rêver
De vivre le temps de voir naître,
Croître et s'épanouir,
Trois générations au moins,
De jolies jeunes filles,
Dont j'admirerais de la main,
Les courbes infinies,
L'arrondi du ventre
Et le détail coquin
De leur fente sublime
Et de leurs seins délicieux.


Mes amis !
Vivons cent ans !
Vivons deux cents ans !
Vivons mille ans !
Vivons le temps
Que les montagnes
Tombent en poussières !
Et que naissent
De nouvelles étoiles !


13 septembre 2002




154


Réponses dérangeantes
ou les faiblesses de la langue


Quel est le but de la vie ?
Le but de la vie, c'est vivre !
Qu'est-ce que vivre ?
Vivre, c'est aimer !!!!!!
Qu'est-ce qu'aimer ?
Aimer, c'est faire le bien !
Qu'est-ce que faire le bien ?
Faire le bien,
C'est faire des choses agréables !
"Ah !, pour moi, dit l'un,
Faire des choses agréables,
C'est accumuler le plus d'argent possible,
Afin de démontrer à tout un chacun,
Qu'on peut devenir riche !"
"Ah !, pour moi, dit l'autre,
Faire des choses agréables,
C'est violer des petites filles !"
"Ah !, pour moi, dit le troisième,
Faire des choses agréables
C'est faire la guerre !"
Donc, le but de la vie,
C'est devenir riche,
Violer des petites filles,
Ou faire la guerre.
Serait-ce vrai pour certains ???
C'est effrayant !!!


5 septembre 2002



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