dimanche 20 janvier 2008

Suite du recueil, 183 à 188

183


Atocha


Ô Atocha !
Cœur brûlant de l'Espagne.
Roulent sur les rails
Les trains ordinaires
Qui bientôt se transformeront
En cimetière de ferraille.
Bavardent, chantonnent,
Ou sommeillent encore
Les banlieusards madrilènes
Qui se rendent à l'étude
Ou au travail.
Ô Atocha !
Cœur brûlant de l'Espagne.
Roulent sur les rails
Les trains ordinaires
Qui bientôt s'ouvriront
Par le feu
Et livreront sur la voie
Les martyrs
D'un matin ordinaire,
Où des Madrilènes
Ordinaires
Se rendaient au travail.
Ô Atocha !
Cœur brûlant de l'Espagne.
Je t'aime,
Madrid et Espagne !
Et crie ma colère.


13 mars 2004




184


Auschwede et Dreschwitz


Les petits enfants
Morts
A Auschwitz
Dans la chambre à gaz,
Et morts
A Dresde
Sous les bombardements,
Avaient
Les mêmes grands yeux étonnés
Quand ils ont vu
La mort arriver.


12 juin 2004



185


Für meine deutsche schwester Monika


Mon frère


O mon frère,
O mein bruder,
Tu es né
Dans une mauvaise année,
Et tu gis au fond d'un bunker.
O mon frère,
O mein bruder,
Tu es né
Dans une bonne année,
Et tu te promènes
L'appareil photo à la main
Et le sourire aux lèvres.
L'un est né sous un ciel meurtrier et sanglant,
Le faisant assassin, dévasté par l'horreur,
L'autre sous un ciel joyeux et paisible,
Heureux pacifiste…
Pourtant, sous le casque militaire
Ou sous le chapeau de paille,
Sous l'uniforme feldgrau
Ou sous le tee-shirt bariolé,
Vis un même homme.
L'un né en 1920,
L'autre en 1980.
Au diable les guerres !
Je ne veux rien d'autre
Qu'aimer mon frère.
O mon frère,
O mein bruder,
Ich liebe dich,
Ich liebe alles menschen
De la Terre Entière.
Au diable les guerres !
Au diable les cimetières !
Vive l'amitié !!
Vive la fraternité !!
Rions, buvons ensemble
Et aimons la Terre Entière !!


12 juin 2004



186


Les Anges


Anges d'Afrique
Et de l'Est de l'Europe
Qui battent le trottoir
Des boulevards extérieurs parisiens,
L'homme a devoir
D'aimer
Et de protéger son prochain.
Quand je pense
A ces hommes
Qui acceptent
De souiller vos corps,
Mon cœur se serre
Et j'ai de la haine
Pour eux,
Car par cette ignoble conduite,
Ces hommes
Salissent la Femme,
L'amour
Et l'honneur de l'Homme.


12 juin 2004




187


Les murs pleurent encore


J'aimerais
Que sur chaque hôpital de France,
Une plaque soit apposée
Pour rappeler qu'ici,
Des centaines de femmes,
Jusque vers 1970,
Après s'être avortées elles-mêmes
Sans moyens et sans médecines,
Arrivant en sang et dans l'affolement,
Souvent la nuit,
Sont tombées dans les griffes
De tortionnaires en blouses blanches
Qui les ont traitées de "salopes"
Et curées à vif sans anesthésies.
Des centaines de femmes,
Ont été insultées
Humiliées et torturées.
"Coupables" de s'être avortées
Sans médecins marrons
En toute sécurité.
4000 francs en 1970 à Paris
J'aimerais
Que sur chaque hôpital de France,
Une plaque rappelle
Que les murs gémissent
Et pleurent encore.
Et moi qui suis un homme
Je crie mon indignation
Contre ces hommes
Qui nous ont trahis.


12 juin 2004




188


Timidité


On nous a expliqués
Que nous avions
Un besoin
Irrépressible
De "faire l'amour",
Et en fait
Nous avons besoin
Surtout de caresses.
Alors,
Nous avons
Des propos
Des attitudes
Des regards
Qui implorent
Qui demandent
Qui exigent
De faire
Une chose
Que nous croyons vraie,
Mais en fait
Au fond de nous-mêmes
Nous savons
Que c'est faux.
Alors,
Nous hésitons.
On appelle cela
La "timidité".


12 juin 2004



0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil